Curé de  Plozévet et Polougastel (29) 
 
 
Guillaume LE LOUËT
(1800 - 1880) 
 
 
 
Guillaume LE LOUËT
Natif de Briec (29), Guillaume LE LOUËT est venu au monde un dimanche, le 10 Avril 1800 de l’union de Jean LE LOUËT et de Jeanne PENNARUN (1776 – 1806 )
 
Son père, Jean LE LOUËT (1780 – 1855), cultivateur, a été maire de Briec de 1801 à 1803.
Jean LE LOUËT est veuf et père de 4 enfants, deux garçons et deux filles, alors que Guillaume n’a que 6 ans. Jean épouse, en 1810, en secondes noces Marie Anne LE BODOLLEC. Sept enfants vont naître de cette nouvelle union.
 
Guillaume LE LOUET est ordonné prêtre le 24 Octobre 1824.
Il est vicaire à Quimperlé.
En 1827, il est vicaire à la Cathédrale de Quimper, puis en 1829 recteur à Penhars.
En 1831, on retrouve Guillaume vicaire à Plougastel-Daoulas, puis de 1834 à 1850 il est recteur de Plozévet avant d’être curé de Plougastel-Daoulas de 1850 à 1879.
 
En Bretagne, sous l'Ancien Régime le recteur était le prêtre responsable d'une paroisse et le curé était son adjoint, son premier vicaire.
Le curé peut être appelé « recteur », c'est le titre usuel donné au curé d'une paroisse.
Le mot recteur, signifiant chargé de la « direction » de la paroisse, garant de la « rectitude » des conduites et des pensées des paroissiens, les recteurs bretons se comportaient effectivement en maîtres de leur paroisse.
 
 
Son ministère
Le ministère de Guillaume LE LOUËT à Plozévet fut néanmoins marqué par quelques tourments et incidents
 
plozevet
Plozévet – l’église
 
Il resta 16 ans à Plozévet.

Le site internet « plozevet.hp.free.fr » présente notamment un article concernant le prêtre Guillaume Louet. J’en retranscris ici de larges extraits.

Selon certaines sources, à Plozévet, le ministère de Guillaume LE LOUËT laisse le souvenir d’un bon administrateur, juste et mesuré. D'autres le jugeaient autoritaire et irritable...

• En 1839, le mariage impossible
Deux paroissiens désireux de se marier ne signalèrent pas qu'un empêchement de consanguinité s'y opposait. L'ayant appris, « le recteur » fit une démarche auprès de l'évêque pour obtenir une dispense.
Ce dernier trouva le motif inacceptable et se contenta d'envoyer une dispense conditionnelle inutilisable.
Le père du jeune homme se rendit lui-même à Quimper pour protester auprès de l'évêque et l'affaire fit du bruit !
On ne connaît pas la suite..

En 1842, le sermon et les tailleurs
Des vols en bande organisée commis sur les communes de Plozévet, Pouldreuzic et Landudec, étaient généralement commis pendant la nuit, dans les années 1830 ; Préparés par un ou deux hommes de la bande qui, en raison de leur métier leur permettant d'entrer dans les maisons en toute légalité, avaient pu faire un travail de reconnaissance auparavant. Ces hommes étaient tailleurs, sabotiers, garçons meuniers ou ouvriers agricoles.
Un procès retentissant les fit connaître en avril 1833.
En 1842, dans un sermon, « le recteur » traita les tailleurs de ''voleurs et libertins''.
On leur reprochait de garder pour eux une partie des tissus qui leur étaient confiés pour la confection de vêtements des paroissiens.

Les tailleurs formaient une grande et puissante corporation. Ils ripostèrent, faisant citer le « recteur Le Louët » devant le juge de paix de Plogastel, ''pour être condamné à payer 200 fr, dommage et intérêt, et à se rétracter''.
L'évêque interdit à son ministre de se présenter à l'audience, mais les tailleurs s'étaient faits représenter par deux mandataires et chargèrent Me Moallic, avoué de Quimper, de dresser un mémoire pour le ministre des cultes, afin d'obtenir l'autorisation de poursuivre « le recteur Le Louët » devant un tribunal.
Là encore, on ne connaît pas le dénouement.

En 1842 encore, l'affaire des amants diaboliques de Trébrévan. . .
« Lorsque, en septembre 1837, venant de Plougastel-Daoulas, je suis arrivé à Plozévet, le couple Le Goaër est installé depuis le 29 septembre 1833 à Trébrévan Izella, village situé à la limite des communes de Landudec et de Plozévet ». Ainsi s’exprime Guillaume LE LOUET.

Le recteur intervint pour engager la femme Le Goaër, en danger de mort, ''à ne plus retourner au domicile conjugal et à se retirer dans sa famille pour sauver ses jours''.
On sait que ses conseils ne furent pas suivis.
Après le crime, Yves Le Goaër voulut épouser sa jeune amante devenue sa concubine. Le vicaire (Guillaume Breton) y semblait favorable mais il fallait l'aval du recteur qui trouva l'affaire douteuse et refusa de célébrer le mariage.
Devant les réticences du maire et du recteur, Yves Le Goaer alla voir l'évêque qui resta évasif.

Le 30 janvier 1842, agacé, « le recteur » écrivit donc à l'évêque, qui ne semblait pas opposé au mariage, et lui suggéra une procédure ''d'empêchement du crime'' au mariage, empêchement prévu par le droit canon.

Deux jours avant la date prévue pour les noces, en décembre 1842, le couple fut arrêté.
Y. Le Goaër fut condamné à mort mais il réussit à s'échapper de la prison de Mesgloaguen (29).

 

 mesgloaguen
 Quimper : Prison de Mesgloaguen (29) cour intérieure.
Source photo : quimper.bzh

 

Avant d'être repris, il erra plusieurs jours dans les champs pour venir se venger de tous ceux qui l'avaient dénoncé, y compris le recteur.

En 1844, le 1er mai : Les tourments de la danse.. .
Guillaume Le LOUËT durant tout son ministère tenta de discipliner les mœurs de ses ouailles et usa de son influence pour obtenir des arrêtés du conseil municipal sur l'ouverture des cabarets, ou la réglementation des danses lors du pardon de la Trinité.

Poussé par « le recteur », le maire décrète :
« Nous, Jacques Le Guellec, maire actuel de Plozévet, voulant prévenir les abus auxquels la danse donne lieu très souvent dans le champ de foire de la Trinité, ordonne ce qui suit :
Art 1er : La danse commencera à une heure et finira à 6 heures précises du soir.
Art 2ème : Défense expresse aux jeunes gens de porter des bâtons en quenouille pendant la danse.
Art 3ème : La présente ordonnance sera affichée sur le champ de foire. Le chef de police municipale et le gendarme sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de tenir la main à son exécution
».

En 1847, l’horloge pour le contrôle des cabarets
Fin 1847, la commune dût acheter une horloge pour contrôler les heures d'ouverture des cabarets.
La commune n'ayant pas les moyens de la payer, ''l'affaire de l'horloge'' empoisonna la vie municipale pendant plus de 20 ans.

En 1848, le droit de vote
En 1848, le suffrage universel pour les hommes est établi.
Un climat d'euphorie s'installe alors : c'est « l'esprit de 1848 ».
 
Les Français semblent réconciliés autour d'un idéal de fraternité 700 Plozévétiens, en rang par deux, prennent le chemin de Plogastel, le chef-lieu du canton, pour voter.
Deux tambours les conduisaient et 12 cultivateurs à cheval formaient l'avant garde. Ils firent ainsi trois lieues dans le plus grand calme.
Il semble que l'entente avec la municipalité ait été cordiale, puisque le cortège avait à sa tête le maire, Jacques Le GUELLEC, et le « recteur Guillaume le LOUET » !

A l'aller, aucun problème : drapeau tricolore déployé, porté par le citoyen Le Douce, ils arrivèrent au lieu du vote et ils en firent trois fois le tour…
Le retour fut plus agité mais nous n'en savons pas plus !

En 1850, le départ pour Plougastel-Daoulas

« Je, soussigné Guillaume Le Louet, recteur de la paroisse de Plozévet, m’apprête en ce mois de mai 1850 à quitter mes ouailles pour celles de Plougastel-Daoulas. Ainsi en a décidé Mgr Graveran, évêque du diocèse de Quimper et Léon ».
 
plougastel
Plougastel-Daoulas – l’église
Il y resta de 1850 à 1879 avant de se retirer.
 
 

Guillaume LE LOUËT est décédé à Plougastel-Daoulas le 9 janvier 1880, à l’âge de 79 ans

 

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