Jean Yves LOUËT est né le 11 avril 1891 à Morlaix (29). Il est le fils de François Marie LOUËT et de Barbe OGES, cultivateurs installés à Morlaix.
Cheveux châtain et yeux gris, il est né au milieu d’une fratrie de 6 enfants.
Jean Yves délaisse la terre et devient ébéniste dans le civil, et réside en 1901 à Plougonven (29), chez ses parents au lieu-dit l’Hermitage.
Incorporé sous le N° de matricule 990, il intègre le 2eme régiment de zouaves, et part en campagnes militaires en Algérie (octobre 1912 à février 1913) puis au Maroc (février 1913 à septembre 1914), et contre l'Allemagne.
Le 2 août 1914, mobilisation générale : c’est la guerre
Le 16 septembre 1914, à Carlepont (60) Jean Yves LOUËT soldat 2ème classe, est porté disparu.
L’extrait des minutes du greffe du Tribunal Civil de Morlaix en date du 5 avril 1921, précise la date du décès de Jen Yves. Toutefois, il est noté que Jean Yves « appartient au 1er Régiment mixte de Zouaves ». Sa fiche matricule indique son incorporation au « 2eme Régiment de Zouaves dès le 9 octobre 1912.
Les positions respectives de chacun de ces Régiments ne laissent pas de doute possible, Jean Yves est un soldat de 2eme clase du 2eme Régiment de marche de Zouaves.
Source photo : genealogies-presse.fr
Carlepont en 1914
La commune de Carlepont connaît l'invasion allemande dès le 30 août 1914. Une partie de ses habitants étant demeurée sur place, les hommes en âge de se battre sont faits prisonniers et déportés en Allemagne. La commune est le siège de très violents combats en septembre 1914 où s’illustrent notamment des régiments de Zouaves.
Le 3 Août 1914, l’empire allemand déclare la guerre à la France. En une semaine les Allemands dépassent la Somme, franchissent l’Oise puis l’Aisne et menacent Paris.
Le 21 Août 1914, le 2eme régiment de zouaves et la 37ème division à laquelle il est rattaché, transportés par chemin de fer en Belgique, sont rassemblés et prêts au combat. La grande bataille de Charleroi est engagée.
Le 1er Septembre 1914, la déferlante prussienne atteint Compiègne puis Senlis. Regroupées à Nanteuil-le-Haudouin, les troupes françaises amenées par les taxis parisiens bloquent les troupes adverses et les repoussent sur l’Aisne. Tenant la rive droite de l’Oise, les troupes allemandes livrent une lutte acharnée dans les batailles de Cuts et de Carlepont à la mi-septembre 1914.
Le 2eme Régiment de Marche de Zouaves. 16 septembre 1914
Le 15 septembre, le régiment reprenait sa marche en avant, traversait Carlepont abandonné par l'ennemi, et recevait l'ordre d'attaquer Mont-Choisy et Cuts. Cette tâche ardue fut confiée au 11e Bataillon, sous les ordres du commandant Fabre, récemment arrivé. Le bataillon Delalande recevait l'ordre d'appuyer cette attaque en s'emparant de La Pommeraie.
Malgré une résistance très ferme des troupes allemandes, le bataillon Fabre, grâce à l'entrain de ses hommes, atteignait assez vite Mont-Choisy et tâchait de déboucher sur Cuts, dont l'ennemi avait organisé la lisière et qu'il tenait fortement avec de nombreuses mitrailleuses.
La victoire semblait couronner nos efforts, mais un événement imprévu allait imposer à la 37e Division et au 2e Zouaves des sacrifices nouveaux et des pertes sanglantes : Maubeuge était tombée et les corps d'armée qui l'investissaient étaient descendus rapidement par la vallée de l'Oise. C'est le 16 septembre que 1a 37e Division allait recevoir, presque seule, le choc de cette formidable armée.
Le 16 au matin, le bataillon Delalande recevait la mission de tenir La Pommeraie et le bataillon Fabre d'occuper le village de Laigle. Toute la nuit, une pluie fine et glacée s'était abattue sur le bivouac des zouaves ; l'avance de la veille n'avait pas permis aux vivres d'arriver. Les hommes fatigués par deux mois de combats incessants, n'avaient pas mangé depuis l'avant-veille. Qu'importe ! Pas un n'était absent pour repartir à l'assaut et cette journée allait les rendre dignes des zouaves de Bazeilles.
Laigle était encore inoccupé une longue colonne d'infanterie ennemie sortait de la forêt un peu au nord pour aborder le village. Le caporal Clam n'hésite pas : il arrête ses quatre patrouilleurs d'avant-garde et brûle toutes ses cartouches. Devant le feu de ces cinq hommes, la colonne allemande reflue, rentre dans le bois et en organise la lisière. Le bataillon Fabre, grâce à l'abnégation de ce héros entre dans Laigle et s'y retranche.
Pendant que les quelques survivants organisaient, durant la nuit, les maisons du village qui restaient en notre pouvoir, le général commandant les troupes allemandes se faisait conduire auprès du Commandant Fabre et le félicitait de l'héroïsme de ses troupes : « Vous aviez devant vous, commandant, toute une division ». Le médecin-chef de l'ambulance ajoutait qu'il avait déjà soigné plus de 1200 blessés allemands.
Le lendemain 17 septembre, l'Allemand, renforcé encore, reprenait ses assauts et s'emparait de Choisy ; Le Hesdin et La Pommeraie étaient réduits en miette, et le bataillon Delalande, menacé d'être cerné, revenait à Caisnes auprès du Colonel. Dans l'après-midi seulement, les fractions qui s'étaient maintenues encore toute la matinée dans Laigle, débordé de toutes parts, rentraient également à Caisnes. La situation était de plus en plus critique. L'Allemand avait pris Choisy, Cuts et derrière la 37e Division, Carlepont venait de tomber à son tour. La route était fermée et il fallait tenter un effort suprême pour ne pas laisser aux mains de l'ennemi les drapeaux glorieux de quatre régiments.
La « brigade marocaine » se dévoua pour ses camarades d'Afrique et fut sublime. Elle s'élança sur Carlepont ; après plusieurs tentatives infructueuses et sanglantes, finit par y pénétrer, livra dans la nuit un horrible combat de rues, permit à la 37e Division d'échapper à la tenaille allemande et de se replier sur Tracy-le-Mont et Tracy-le-Val. Pendant ces trois journées de combats ininterrompus le 2e Zouaves venait de barrer la route de Paris et de briser tout l'effort de l'ennemi ».
Source : http://genealogie.azuelos
Jean Yves LOUËT est « Mort pour la France » à l'âge de 23 ans, le 16 septembre 1914, à Carlepont (Oise), tué à l’ennemi
Disparu sur le champ de bataille, le Tribunal de Morlaix, par décret en date du 5 avril 1921 a fixé la date de décès de Jean Yves
Son nom est gravé sur le monument aux Morts de Saint Eutrope à Plougonven (Trégor)
Positionnement des 1er et 2ème Régiments de Zouaves au 16 septembre 1914
1er DE MARCHE DE ZOUAVES
II appartenait à la 38e division d'Afrique et il fut constitué à Saint-Denis, près de Paris, le 10 août 1914, avec le 4e bataillon, venu d'Alger, le 5e à Saint-Denis même, le 11e formé de réservistes des régions du nord et de Paris, vieux zouaves confirmés. Il était commandé par le lieutenant-colonel Heude, du 1er. Il reçut le baptême du feu à la bataille de Charleroi, dans la tragique contre-attaque de Châtelet qu'il mena avec le bataillon du 1er tirailleurs de cette division, et des éléments d'infanterie du 3e corps (5e division). Ayant battu en retraite jusqu'à Monceau-sur-Provins où il se trouvait le 6 septembre 1914, il aborda l'ennemi à Fismes le 13 et, le 15, à la ferme Sainte-Marie. Le lieutenant-colonel Heude fut tué et remplacé par le lieutenant-colonel de Bigault de Granrut. Sur le plateau de Paissy, le régiment subit sans broncher les attaques de la garde allemande du 20 au 26 septembre, fut cité à l'ordre du 18e corps d'armée, resta dans la région de la ferme de la Creute jusqu'à la fin d'octobre et fut transporté ensuite vers l'Yser où la bataille s'était rallumée.
Source :http://mascara.p-rubira.com/les_regiments_de_zouaves_1914_19.htm
2e DE MARCHE DE ZOUAVES
II appartient à la 37e division d'Afrique et il est constitué au camp de Sathonay avec un bataillon parti d'Oran (1er) et les 5e et 11e, sous le commandement du colonel Godchot. Le 22 août il se bat sur la Sambre, à Auvelais. Le lieutenant-colonel Troussel tombe, mortellement frappé. Il ne peut enlever le village et laisse 20 officiers et 1000 hommes sur le terrain. Il bat en retraite jusqu'à Guise et attaque le 29 dans la direction de Bertaignemont. Afin de ne pas être encerclé, il franchit l'Aisne le 1er septembre, la Marne à Dormans le 3 septembre et atteint la Seine le 5. Il ne jouera pas un rôle très important pendant la bataille de la Marne, mais progresse ensuite sur les pas de l'ennemi et atteint d'abord Montmirail le 10. Il est alors transporté vers Compiègne et reçoit Noyon comme objectif, mais il ne peut s'en emparer. La guerre de tranchées commence déjà. Il traverse Carlepont, attaque Mont-Choisy, Laigle. Trois cents hommes, zouaves, tirailleurs, fantassins, se groupent autour du commandant Fabre et ne peuvent s'emparer que de quelques maisons. Ils ont eu affaire à toute une division allemande. Le lendemain, 17 septembre 1914, on se bat à Cuts, et Carlepont, derrière la division tombe. La 3e brigade marocaine dégage la 37e division, pénètre dans Carlepont, y livre un sanglant combat de rues et permet aux zouaves de se replier sur Tracy-le-Mont et Tracy-le-Val.
Source http://mascara.p-rubira.com/les_regiments_de_zouaves_1914_19.htm