La guerre
Jean Joseph LOUËT
(1883 -1917)
Jean Joseph LOUËT est né le 31 janvier 1883 à Coat Glaz en Briec (29). Il est le fils de Jean Pierre LOUËT et de Marguerite QUEFFELEC cultivateurs.
Jean Joseph a 12 ans lorsque son père décède.
Sa mère s’installe à Plomelin (29) vers 1910 pour rejoindre sa fille et son gendre. Jean est cultivateur à Briec.
Lors du recrutement à Quimper, on lui a donné le numéro de matricule 3829. L’armée nous précise que ses cheveux sont bruns et ses yeux châtains et qu’il mesure 1,62m, et qu’il est exempté de service militaire pour « hernie ombilicale »
2 août 1914, mobilisation générale : c’est la guerre
Jean Joseph incorpore le 118eme Régiment d’Infanterie qu’il rejoint le 21 février 1915. Après un court passage le 28 août 1915 au 116eme Régiment d’Infanterie, il est ré-incorporé au 118eme le 11 octobre 1916.
Le chemin des Dames (période du 5 avril au 15 mai 1917)
Au moment de la déclaration de guerre, le 118ème R.I. tient garnison à Quimper. Le régiment fait partie de la 22ème D.I., du XIème C.A. et constitue, avec le 19ème R.I. (Brest), la 44ème brigade.
Le 5 avril, le régiment prend position devant le village de Laffaux, qu'il va tenter d'enlever. Les Allemands bombardent violemment le village. Notre artillerie prépare l'action et fait des brèches dans les réseaux. Des reconnaissances sont faites dans la nuit du 6 au 7 pour reconnaître les brèches.
1° Sur l'îlot, par l'adjudant Lelay (1er bataillon). L'îlot est libre, plusieurs mitrailleuses sont installées au nord de l'îlot, à partir de la rue centrale ; le village est bourré de Boches.
2° Entre la route Laffaux - Margival et le chemin creux, par le lieutenant Henneuse (1erbataillon). Les fils de fer de la rangée extérieure devant la tranchée française sont presque intacts, le réseau intérieur est détruit, la tranchée libre d'ennemis.
3° Des patrouilles du 3ème bataillon reconnaissent trois brèches dans les fils de fer de la tranchée allemande de l'Épieu, à l'ouest de la route nationale et deux brèches dans les fils de fer de la tranchée de Laffaux.
Le 118ème doit attaquer Laffaux et les Trous, le 7 avril 1917, à 16 h. 30, en liaison à l'ouest avec le 64ème R.I. L'attaque du sud aux ordres du général de Lavilléon (commandant la 44ème brigade) sera menée par le bataillon Tourlet (2ème bataillon), appuyé à droite par le bataillon Gannat (3èmebataillon) et à gauche par le bataillon Bontz (1er bataillon). Elle sera soutenue par un bataillon du 19ème R.I. Sa mission est d'enlever Laffaux et de s'établir sur la lisière Est de Laffaux.
L'attaque de l'ouest, aux ordres du colonel de Gouvello, sera menée par le bataillon Eon, du 64ème R.I. ; sa mission est d'enlever le hameau des Trous et de s'établir sur les lisières nordet est des Trous. Les deux attaques rechercheront par tous les moyens et sans s'attendre, leur liaison sur la lisière du village à hauteur du carrefour nord. Le commandant Tourlet doit établir avec une compagnie du génie une parallèle de départ camouflée, près de l'ouvrage 7.526, à 350 mètres de la tranchée de l'Épieu. Il doit quitter sa zone de rassemblement pour se porter par petits éléments et en formations très ouvertes, d'où il partira à H.-15' pour atteindre les fils de fer à l'heure H. 37.
Le bataillon Tourlet, prenant comme objectif les Trous, attaquera sur le front "q. a.", longera la lisière est du village et se mettra en liaison avec le 64ème R.I. Le bataillon Bontz attaquera Pilot et nettoiera les centres de résistance intérieurs. Le bataillon Gannat appuiera le mouvement en arrière et à droite. Une compagnie attaque sur A.M. pour atteindre la ligne E 4, deux sections de mitrailleuses à 8.026. Le bataillon L'Helgouach, du 19ème, vient s'établir en soutien au bois est de Margival.
A l'heure indiquée, les compagnies se portent en avant, franchissent la tranchée de l'Épieu et pénètrent dans l'îlot. Les vagues d'assaut se heurtent alors à un réseau intact et à des tranchées bétonnées, d'où partent de violentes rafales de mitrailleuses ; le barrage ennemi est terrible, notre progression est arrêtée. Le bataillon Eon à notre gauche n'a pas pu avancer. La préparation recommence, mais reste infructueuse.
Animés du plus bel esprit de sacrifice, les hommes, dans un élan superbe, chargent à nouveau, mais en vain; la position boche dans ces carrières solides et bien organisées est formidable.
Toute avance est impossible, les pertes sont élevées; à elle seule, la 3ème compagnie, qui a pu s'emparer de l'îlot, a perdu tous ses officiers, aspirants et 7 sous-officiers. Le lieutenant Son-Dumarais, de la 9ème, a été tué.
Dans cette affaire, nous avons perdu : - 6 officiers et 33 hommes de troupe tués; - 12 officiers et 206 hommes de troupe (tués, blessés ou disparus).
Le régiment est relevé dans la nuit du 8 au 9 avril par le 24ème régiment d'infanterie coloniale et descend cantonner à Soissons.
Pour sa belle conduite à l'attaque du village de Laffaux, le 7 avril, le 2ème bataillon est cité à l'ordre du XIème C.A. avec le motif suivant :
Le 2ème bataillon du 118ème R.I., sous les ordres du commandant Tourlet, s'est porté d'un bel élan, le 7 avril, à l'assaut d'un village puissamment fortifié, a franchi par les brèches un fort réseau de fils de fer et s'est trouvé au contact immédiat de l'ennemi, avec lequel il a engagé un combat corps à corps. Pris de flanc par les tirs de mitrailleuses, est resté sur le terrain conquis, malgré la perte de la moitié de deux de ses unités et une grande partie de ses cadres. Signé : Général DE MAUD'HUY. ……
source larges extraits de : http://jburavand.free.fr/historiques%20RI/RI-118.pdf
Jean Joseph est blessé et évacué le 7 avril 1917. Décoré de la médaille commémorative de la grande guerre et de la médaille de la victoire,
Jean Joseph LOUËT est « Mort pour la France » des suites de ses blessures de guerre le 9 avril 1917 à Soisson (02)
dans l’ambulance « 237 »
Son corps repose dans la Nécropole Nationale de Crouy (02)
source photo: wikipedia