La guerre
 
 
 
François Louis Marie LOUET
(1894 -1915)
 
 
 
 
François Louis Marie LOUET (1894 – 1915) est né le 26 novembre 1894 à Menez Groas hameau de Lennon (29). Il est le fils de Guillaume Mathias (ou Stanislas) LOUET, carrier, et de Agathe GUEGUEN.
Les cheveux noirs et les yeux gris, François Louis, ne sait ni lire ni écrire. Il est fromager dans le civil et demeure à Lennon, en 1914
 
Le 2 août 1914, mobilisation générale : c’est la guerre
François Louis est incorporé le 5 septembre 1914. On lui attribue le N° de matricule 725 au bureau de recrutement de Quimper (29)
 
Le soldat
Soldat de 2eme classe au 48eme régiment d’infanterie, après une courte période de formation, le 13 janvier 1915, il « passe » au 94eme Régiment d’infanterie.
 
Le 94eme Régiment d’infanterie
Source : Campagne 1914 – 1918 - Historique succinct du 94e Régiment d’InfanterieImprimerie Oberthür – Rennes
Source : B. D. I. C. - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux – 2016
L’ARGONNE
Janvier 1915
Le 94eme s'embarque le 12, à Ailly-sur-Noye, dans la direction de Révigny, pour arriver dans la région de l'Argonne le 15 janvier.
 
Le général DUCHÊNE adressait, le 17 janvier, à la 42eme division, un ordre général dans lequel il exalte la réputation bien acquise de troupe sûre de cette belle unité. Troupe d'attaque, sur laquelle le commandement supérieur des Armées et le Pays comptent absolument.
Le secteur se trouve limité dans une zone boisée. Ce n'est plus la lutte en rase campagne de la Marne, les corps à corps de Belgique dans la boue gluante. Le combat va se faire ici sur terre et sous terre.
Il sera rempli de ruses et d'embuscades.
 
Le 94eme prend une part active à la lutte à partir du 19 janvier dans l'ouvrage Marie-Thérèse.
 
Le 22 janvier, le 2eme bataillon, sous les ordres du commandant BOULET-DESBAREAU, est chargé de reprendre les tranchées que le 3eme bataillon a dû céder sous l'avalanche des mines au saillant Marie-Thérèse.
Aussitôt déployées, les compagnies poussent en avant sous un feu violent de mitrailleuses et de mousqueterie ; trois clairons sonnent la charge pendant plus d'une demi-heure et les hommes, mettant baïonnette au canon, refoulent les assaillants jusque dans leurs tranchées.
 
Les contre-attaques se succèdent encore le 23. Ces deux journées coûtent au régiment 180 blessés. Les tranchées ennemies se trouvent à quelques mètres des tranchées françaises ; parfois même la même sape est séparée seulement par une traverse de sacs à terre.
D'un côté l'Allemand, de l'autre un Français, chacun attentif à surprendre la moindre défaillance du voisin. Les nerfs des combattants sont mis à dure épreuve ; il faut tenir sur un sol miné. Le génie envoie des travailleurs qui recherchent et détruisent les approches souterraines de l'ennemi.
 
Les jours suivants, du 23 au 28 janvier, des attaques par surprises sont lancées et des patrouilles activement poussées vers les lignes allemandes.
 
Le 28, le régiment est au repos à Florent. Mais, le 29, deux bataillons sont mis à la disposition de la 40eme division dont les combattants, rivalisant d'ardeur et de résistance, ont arrêté l'ennemi, lui tuant beaucoup de monde.
 
 
Février 1915.
Le 2 février, la 42eme division conserve toute sa mission dans le même secteur et redouble de vigilance pour déjouer les préparatifs d'attaques de l'ennemi.
Le 3, des propositions pour une citation à l'ordre de la division sont demandées à M. le colonel de SAINTENAC...
…. Ce même jour, le général LECONTE, commandant la 40eme division, remerciait le colonel commandant le 94eme du précieux concours que le régiment avait donné le 29 janvier à sa division.
 
Le 9 février, le 3eme bataillon du 94eme occupe les tranchées dites de « Marie-Thérèse », relevant un bataillon du 162eme R. I.
 
Le 10, vers 9 heures, les Allemands lancent de nombreuses bombes sur les premières lignes, puis font sauter deux mines pour donner le signal d'une forte attaque. Débordées par l'ennemi, les premières et deuxièmes lignes ne peuvent tenir. Le 3eme bataillon perd environ 350 hommes et 5 officiers.
Il venait de soutenir le choc d'une brigade allemande, avançant en ligne de colonnes par quatre sur un front de 500 mètres environ. Il n'avait cédé que pied à pied, submergé par le nombre. Le 16eme bataillon de chasseurs à pied put, quelques jours après, reprendre la plus grande partie du terrain, sur lequel de nombreux morts allemands attestaient les grandes pertes subies par l'ennemi.
 
Déjà les Allemands, non contents d'avoir, en pays envahi, employé la terreur, massacré des innocents, des femmes, des enfants, développaient sur tout ce front de bataille l'emploi d'engins interdits par la Convention de la Haye. Ils retournaient les balles des cartouches, les tiraient le culot en avant pour rendre plus cruelles les blessures infligées.
 
Mars 1915.
Le 1er mars, trois fourneaux de mine sautent sur les positions de Fontaine-aux-Charmes ; l'ennemi se précipite et peut s'emparer de 200 mètres de tranchées; les éléments du 162eme en ligne, renforcés par une compagnie du bataillon DARTHOS, du 94eme, exécutent un assaut à la baïonnette et chassent les Allemands de la position qu'ils avaient conquise, y abandonnant de nombreux cadavres et des prisonniers. Les jeunes soldats qui comptaient en grand nombre dans les unités engagées, venaient de montrer au plus haut degré les qualités natives françaises : abnégation, courage, enthousiasme, patriotisme.
 
Le général DEVILLE, commandant la 84e brigade, disait, dans son ordre du jour, que le bataillon DARTHOS avait couronné le succès. Il ajoutait, le 8 mars, que la forêt d'Argonne, défendue en partie par la 42eme division, était devenue pour les Allemands « le bois où l'on meurt », de l'aveu même des prisonniers, qui venaient de confirmer que dans leurs rangs se trouvaient des équipes spéciales devant faire fonctionner des pompes lançant un liquide inflammable. Avec la mobilisation des produits chimiques, la flamme allait se mêler aux diaboliques inventions des gaz asphyxiants !
 
Le 12 mars, le 94eme, qui venait de fournir un effort soutenu dans lequel il avait montré toute sa valeur en face de situations parfois critiques, est placé en réserve de corps d'armée à Croix-Gentin et à Florent. Il combattra encore dans ce même secteur ; le journal des opérations le suit jusqu'au 31 mars, pour ne reprendre que le 13 juillet.
 
Juillet 1915.
Dans les journées du 13 au 17 juillet, chaque bataillon a sa tâche marquée pour reprendre une partie des tranchées enlevées par les Allemands dans les secteurs de Saint-Hubert et du Mortier. Chaque engagement fait naître des héros. Des éléments du 3eme bataillon démolissent des barrages, refoulent l'ennemi et s'établissent en terrain découvert qu'ils organisent, tenant la position jusqu'au bout. Le 1er bataillon est sur la brèche à son tour ; ses compagnies engagées ont progressé devant des mitrailleuses qui ont fait beaucoup de vides dans les rangs. Le 2eme bataillon a sa part de travail dans ces attaques. A coup de pétards et à coup de bombes, il enlève des éléments de tranchées ennemies. Et, le 17 juillet, le colonel peut laisser aux troupes qui viennent remplacer le 94eme, un secteur où les tranchées perdues ont été reconquises et organisées pour la défense.
 
Le régiment est en réserve du 18 au 30 juillet, jour de son départ pour Mourmelon.
 
Août 1915.
Du 1er au 16 août il exécute des travaux de défense au nord-est de Baconnes, puis vient au repos jusqu'au 31.
 
Le 22 août, des mains du général BERTHELOT, commandant le 32eme corps, la 1re compagnie du 94eme recevait un fanion décoré de la croix de guerre avec palme ; cette récompense venait couronner la conduite magnifique de cette unité à l'attaque du 13 juillet.
 
François Louis Marie LOUET est blessé au cours de l’une de ces manœuvres.
Il décède des suites de ses blessures à Bouy (51), le 30 septembre 1915, « Mort pour la France »
 
Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lennon (29)
 
mam lennon Lennon
 
François Louis Marie LOUET repose dans la Nécropole nationale « La Crouée »
Sa tombe porte le N° 1327
 
 
souain portail
Souain-Perthes-lès-Hurlus (51)
Nécropole nationale «  La Crouée »
 
 
 
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