Charles CORNIC
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Quand Charles Cornic Duchêne naît à Morlaix 5 septembre 1731, les habitants nourrissent une haine féroce envers les Anglais, adversaires redoutables pour leur commerce.
Elevé dans une famille de marins, dans la même haine de l'Angleterre, le jeune Cornic embarque comme mousse (il n'a pas encore huit ans) et déjà, parcourt les océans sur les navires de son père jusqu'en Irlande, Espagne, Saint-Domingue, Terre-Neuve...
A dix-neuf ans, il entre comme subalterne dans la marine royale, mais la quitte rapidement pour aller protéger les navires marchands contre les corsaires anglais. Le ministre de la Marine lui donne alors une corvette de six canons, l'«Agathe», et ses nombreux succès sur l'ennemi le rendent célèbre; le roi lui octroie une pension de cinq cents livres... mais pas de grade.
En 1758, il prend le commandement de la "Félicité", une frégate armée de trente canons. A son bord, il s'empare de nombreuses frégates anglaises, puis, sur le «Protée», vaisseau du roi de soixante-quatre canons, il capture en moins d'un mois cinq vaisseaux de la Compagnie des Indes. Le butin est énorme, mais Cornic ne garde rien pour lui. Son retour à Brest souleva l'enthousiasme de la ville. l'intrépide marin console la France de ses désastres marins.
Cornic devient rapidement l'idole de Brest, mais la haine et la rancoeur des jaloux demeure, notamment celles des officiers nobles du Grand Corps. Brave, fier, hautain, il répond par le mépris aux provocations.
"Il s'est emparé d'une frégate anglaise de guerre à bord de laquelle il y a six officiers de la marine française prisonniers. Tous les six sont nobles.
Tous les six étaient connus de lui et l'avaient toujours repoussé. Grand fut leur désappointement de devoir leur liberté à un officier bleu.
Cornic, pour toute vengeance, leur demande avec ironie un très humble pardon de les avoir délivrés, ajoutant que c'était pour lui trop d'honneur, pauvre officier de fortune, d'avoir châtié les Anglais qui avaient eu l'audace de faire prisonniers des gentilshommes français marins comme lui.
Quelques jours plus tard, ayant reçu sept provocations, il fixe le rendez-vous à la même du même jour à ses adversaires. Ces derniers l'attendent sur une grève et, à un contre sept, le combat s'engage. Cornic blesse les six premiers ; le septième hésite, il ne veut pas se battre sans témoins. Alors le corsaire répond en montrant les six blessés : «Ces messieurs vous en serviront», et il le met hors de combat.
Morlaix, nid de corsaires.
Quand la paix est signée, le Morlaisien commence un long travail de rectification des cartes françaises; il lève des plans de rades, de ports, des côtes de Roscoff à Bréhat.
En 1770, retiré à Bordeaux, un jour de fortes inondations il sauve six cents personnes de la noyade et consacre son humble fortune à les nourrir pendant plusieurs jours.
De retour à Morlaix, Cornic dresse une carte de la baie, balisant les rochers, élevant des tours sur les côtes avec ses propres deniers. Découragé par le manque d'aide et par les injustices dont il est victime, irrité par les privilèges qui accordent les grades suivant la naissance et non le mérite, il écrit en 1789: « Je suis un ami de la Révolution ».
Nommé enfin colonel général de l'artillerie à Bordeaux, il a toujours le même but: combattre les Anglais. Retiré au château de Suscinio en Ploujean, il demande à Bonaparte de faire de Morlaix un nid de corsaires qui serait le point de départ pour les attaques vers l'Angleterre. Mais déjà la maladie l'affaiblit et finit par l'emporter; ses derniers mots furent encore ceux d'un corsaire: à la nouvelle qu'un navire français venait de se rendre, il s'écria: « On ne se rend pas, on se fait sauter! ».
Charles CORNIC meurt à Morlaix le 12 septembre 1809
Légende ou réalité?
On dit que Charles CORNIC avait un grand ami nommé "LOUËT". C'est à lui qu'il aurait offert cette petite 'île située en baie de Morlaix et qui porte désormais son nom : "île LOUËT"
Morlaix, la ville natale de Charles CORNIC, a érigé un monument à son souvenir, tourné vers le large.
Une partie du musée de la ville de Morlaix, lui est consacrée
Cet arbre a été établi sur la base des travaux de Michel AUDOUEINEIX déposés sur geneanet : https://gw.geneanet.org/audou